Aujourd'hui tête pleine de.

La vie continue, il y a toujours des ouvriers, de la poussière, des gravats dans le salon. De la poussière, du bazar à l'étage. Des meubles de cuisine dans la chambre d'amis, une plaque électrique de camping dans la salle de bains.
Et malgré tout ça, malgré les tailleurs de pierre dans le salon, malgré les copines pas très en forme, malgré le compte en banque qui se vide, qui se vide, malgré mon obstination à vouloir absolument une verrière dans la cuisine, caprice ultime, malgré tout ce dont ma tête est pleine, j'ai dormi. Malgré les petits désagréments du moment, je suis sereine.

Aujourd'hui pierre à pierre.

Il y a un an jour pour jour, j'en parlais déjà, de cette (re)construction pierre à pierre, morceau par morceau, bouchée par bouchée.
Aujourd'hui il y a ma (re)construction, qui prend forme, qui ne sera jamais terminée, ce n'est pas le but. Mais la jeune femme qui se dessine après la jeune fille que j'étais il y a si peu de temps parait tellement sereine - allez, on va dire que le blues ressenti depuis lundi n'est que la cristallisation des derniers évènements. Des travaux qui commencent enfin, une opération qui signe la fin de six mois bien difficiles, un modèle de carrelage à choisir, des élèves très prenants, un amant qui revient, un ami qui redevient amant, des baisers échangés alors qu'il avait dit non, des je t'aime qui vont devoir être dits, du snus dans la bouche, tout ceci mérite bien d'avoir un peu la gorge serrée, pour mieux s'en souvenir.